Les personnes boulimiques exercent un contrôle d'une extrême rigidité dans le choix des aliments et dans la manière de les préparer mais lorsqu'elles commencent à manger et souvent à l'abri des regards, elles se jettent sur la nourriture, incapable de s'arrêter et c'est là que commence la crise.
Elles mangent de grande quantité de nourriture, avec avidité et de manière anarchique. La crise est suivie d'un comportement compensatoire tels que les vomissements, prises excessives de laxatifs, périodes de jeûne, une pratique excessive du sport, etc.
Mais que se passe-t-il vraiment dans la tête d'une personne boulimique avant le déclenchement de la crise ?
Ce n'est pas un problème de volonté
La boulimie n'est ni un vice de gloutonnerie ni un manque de volonté mais un geste "calmant" d'une profonde angoisse liée à un problème d'identité et à un questionnement existentiel (qui suis-je ? Où je vais ? Qu'est-ce que je veux ?). Des problèmes liés à un sens du moi et à la construction de la personnalité.
La boulimie, une maladie des émotions
Loin d'être une simple question de volonté rationnelle, la boulimie est avant tout une question de rapport aux émotions.
En effet, avant la crise, la personne boulimique ressent des émotions très douloureuses et un état de tension émotionnelle tel que seule la compulsion alimentaire peut y apporter un soulagement et un apaisement immédiat.
Sur le moment, les émotions ressenties par la personne boulimique sont tellement insupportables qu'il lui est impossible de résister au besoin de manger, d'engloutir ce qu'elle a sous la main pour détourner son attention de cette torture émotionnelle.
Ce besoin compulsif de manger répond à un état d’angoisse insoutenable que la personne boulimique cherche à fuir et qu’elle évite de ressentir en se procurant une source de satisfaction immédiate, qu'est la nourriture, la détournant ainsi de l’angoisse qui l’assaille.
L'acte de manger procure un plaisir immédiat en libérant dans le cerveau la dopamine, la molécule du plaisir, activant ainsi le circuit de la récompense.
Cela pousse la personne boulimique à reproduire l'acte qui lui a procuré tant de plaisir et qui a soulagé sa souffrance.
Si ce circuit de la récompense permet la préservation de notre espèce en nous poussant à nous nourrir, il est également impliqué dans les addictions.
En effet, la drogue, l'alcool ou le tabac libèrent une grande quantité de dopamine et provoquent une intense sensation de plaisir.
Le cerveau va alors associer cet acte à un signal positif et va chercher à reproduire la conduite. C'est ainsi que s'installe l'addiction.
La nourriture dans le cadre du Trouble du Comportement Alimentaire est alors une addiction comme une autre.
Les compulsions alimentaires aboutissent chez la personne boulimique à l’installation de l’addiction alimentaire dans la durée, une stratégie d’évitement pour fuir cet état de « mort » redouté que pourrait provoquer des émotions foudroyantes, une angoisse insoutenable et pour préserver sa santé mentale.
Il est donc parfaitement inutile d'empêcher une personne boulimique de se jeter sur la nourriture.
Loin de l'aider, cela pourrait au contraire aggraver son état psychologique en augmentant son angoisse sans possibilité de la soulager. C'est justement sur cette angoisse qu'il faut agir.
Le recours à la Sophrologie pour désamorcer les crises de boulimie
La sophrologie permet tout d'abord à la personne boulimique de se détendre et d'apprendre à soulager par elle-même son état de tension extrême. La personne boulimique va progressivement trouver en elle les ressources suffisantes pour soulager sa tension mentale précédant les crises de boulimie.
Ensuite, la Sophrologie lui permet d’entrer en contact avec ses émotions, d’aller à leur rencontre et de les vivre sans les craindre.
Grâce à des techniques de respiration associée à des mouvements, la personne boulimique va apprendre à porter son attention sur ses sensations et perceptions corporelles.
Cet ancrage du corps favorise l’accueil et le vécu des émotions.
Il s’agit de passer des émotions pensées aux émotions vécues, telles qu’elles se présentent sans analyse et sans jugement de sorte à ne plus s'en détourner et à les fuir par le bais des compulsions alimentaires.
Elle va également apprendre à être à l'écoute de son corps et de ses besoins en identifiant notamment sa sensation de faim et de satiété. Ainsi, la personne boulimique sera capable de s'arrêter de manger avant que cela ne se transforme en crise.
Vous l'aurez compris, la Sophrologie en tant que thérapie à médiation corporelle constitue un accompagnement complémentaire d’une grande efficacité dans le traitement de la Boulimie.
Je suis Sophrologue spécialisée dans les TCA. J'accompagne les personnes souffrant du Trouble du Comportement Alimentaire à se libérer de leurs restrictions/compulsions alimentaires.
Rabia HEDIA, Sophrologue à Lyon
