La réponse est oui. Les Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) sont bel et bien considérés comme une addiction par les spécialistes du domaine.
Une addiction est définie par une dépendance à une substance ou à une activité avec des conséquences nuisibles pour la santé. Il s'agit d'une dépendance extrême qui entraine une conduite compulsive et une perte de liberté.
Elle se caractérise par l'impossibilité répétée de contrôler un comportement visant à produire du plaisir ou à écarter une souffrance psychologique et la poursuite de ce comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences délétères pour la santé.
Dans les TCA, la nourriture est alors une drogue exactement au même titre que l'alcool et autres substances toxiques.
Dans la Boulimie
Dans le cadre de la boulimie, la nourriture est absorbée en quantité excessive et de manière compulsive sans que la personne boulimique puisse s'arrêter.
Lors de la crise de boulimie, la personne perd le contrôle d'elle-même et agit sous l'effet de la compulsion avec l'impossibilité de faire autrement.
Elle mange ainsi en grande quantité, de manière anarchique tout ce qu'elle a sous la main.
Ces crises sont frénétiques et s'imposent à la personne sans qu'elle puisse y échapper.
La personne boulimique est alors dans un état de dépendance et perd toute liberté.
Dans l'Anorexie
L'anorexie est également un état de dépendance constituant une véritable addiction.
Alors que dans la boulimie, la nourriture est consommée avec excès, dans l'anorexie, la nourriture est repoussée avec excès.
Dans les deux cas, la nourriture est une drogue puisqu'elle obsède la personne souffrant du trouble.
De la même manière que la personne boulimique, la personne anorexique organise sa vie autour de la nourriture et pense à la nourriture de manière obsessionnelle sans pouvoir se contrôler.
Chez la personne anorexique, la nourriture est une drogue consommée de manière compulsive par la pensée.
Très souvent, des crises de boulimie émaillent les épisodes anorexiques. L'anorexie pure est relativement rare.
La personne boulimique souffre très souvent d'un antécédent anorexique. Cela commence par un épisode anorexique avec une restriction alimentaire sévère qui débouche sur des crises de boulimie.
Les deux pathologies sont donc étroitement liées.
Dans l'Hyperphagie
La personne hyperphagique est tout autant dans un rapport de totale dépendance à la nourriture.
Le trouble hyperphagique est caractérisé par des crises de boulimie, une consommation excessive et frénétique d'une grande quantité de nourriture, sans comportement compensatoire visant à prévenir la prise de poids (les vomissements provoqués, le jeûne, la pratique excessive de sport...).
Dans le trouble hyperphagique, la nourriture est alors une drogue dont il est impossible de se défaire. La personne hyperphagique ne peut s'empêcher d'absorber de la nourriture de manière quasi-continuelle.
Elle est à l'image du fumeur qui, de manière incontrôlée et compulsive, fume ses nombreuses cigarettes.
C'est ainsi que les Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) constituent tous un état pathologique d'addiction. La nourriture est une substance ou une pensée dont on ne peut se passer.
Peut-on en guérir ?
Oui !
Les Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) concernent près d'1 million de personnes en France. Plus de la moitié d'entres elles ne sont pas dépistées.
L’anorexie mentale touche environ 1% des femmes et 0,3% des hommes. La boulimie touche 1,5% des femmes et 0,5% des hommes. L’hyperphagie boulimique concerne environ 3% des femmes et 1,5% des hommes.
De surcroît, les formes moins typiques sont nombreuses.
Ce sont des maladies mal connues qui peuvent être mortelles.
L'approche thérapeutique
La médecine et les psychothérapies s'attachent souvent à soulager le symptôme en essayant d'aider la personne à avoir moins de crises de boulimies, à se nourrir correctement et à moins se jeter sur la nourriture pour les personnes hyperphagiques.
Or, il s'avère que les personnes peuvent rester boulimiques sans avoir de crises de boulimie ou anorexiques en mangeant normalement en gardant l'obsession de la nourriture continuellement.
La Boulimie-Anorexie, au delà du Trouble du Comportement Alimentaire, est avant tout un trouble de l'identité générant une profonde angoisse dont la nourriture est le calmant.
Un travail sur cette angoisse originelle est donc fondamentale.
En complément des thérapies classiques, les thérapies à médiation corporelle comme la Sophrologie sont préconisées et efficaces pour se libérer définitivement des Troubles du Comportement Alimentaire.
La Sophrologie permet à la personne souffrant de TCA de renouer avec elle-même et de s'approprier son identité en étant à l'écoute d'elle-même et en incarnant pleinement ses valeurs.
Je suis Sophrologue spécialisée dans les TCA. J'accompagne les personnes souffrant du Trouble du Comportement Alimentaire à se libérer de leurs restrictions/compulsions alimentaires.
Rabia HEDIA, Sophrologue à Lyon
